À la mort de son mari, Ramatoulaye prend la plume pour se confier à Aïssatou, grande amie de ses années étudiantes. Évoquant leurs aspirations féministes et leurs idéaux d’indépendance, elle revient sur l’injustice qui a scellé leurs sorts : la polygamie, dont elles pensaient s’être mises à l’abri. Dénonçant la condition des femmes sénégalaises, Mariama Bâ signe un roman d’une grande finesse, chef-d’œuvre des lettres africaines traduit en vingt-cinq langues et classé en 3e position parmi les 100 meilleurs livres africains du XXe siècle.
À travers la traduction de Mame Younousse Dieng et Arame Fal, on a parfois l’impression troublante que Mariama Bâ a écrit son livre dans la langue de Kocc Barma plutôt que dans celle de Molière. D’avoir ainsi réussi à rendre si présente la voix de l’auteur est un véritable tour de force.
Oeuvre magistrale qu'Une si longue lettre. Prix Noma 1980, traduit en 17 langues, sélectionné 3e parmi les 100 meilleurs livres africains du 20e siècle.
Première édition de cet ouvrage en wolof
Mariama Bâ (Dakar,1929 - Dakar, 1981) est élevée dans un milieu musulman traditionnel aisé (un grand-père ministre de la santé en 1957). Cursus scolaire en français et école normale de Rufisque. Enseignante pendant 12 ans à partir de 1947. Elève 9 enfants de trois maris différents et divorce du dernier, le député Obèye Diop pour s'engager auprès d'associations féminines visant à l'éducation des femmes et à l'amélioration de leur droits . Elle disparaît, victime d'un cancer, un an à peine après l'obtention du prix Noma pour son premier roman et juste avant la parution de sa deuxième œuvre: Le Chant écarlate.