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L'Afrique noire, pillée, marginalisée, représente moins de 2% du produit mondial. Aux yeux du monde, elle offre un spectacle de génocides, de conflits ethniques, de luttes tribales, de coups d'Etat militaires, de famines et de pandémies comme le sida. Ne serait-elle donc que la face noire de notre destin, le rêve de la modernité devenu cauchemar ? Et si le continent africain était tout autre chose ? Un nouveau système social s'y trouve en gestation, entre " don et marché ". Forcés de trouver des moyens de subsistance, les Africains inventent un monde bien vivant, au-delà de la misère effroyable engendrée par l'idéologie libérale triomphante et la prééminence du concept de marchandise. Ce système révèle notre propre pauvreté et la faillite de notre société qui, par ailleurs, voit une économie de proximité conviviale se réinventer dans ses marges. Observant le don mauritanien, les forgerons soninké, la sorcellerie à Douala ou, encore, l'économie informelle à Dakar, Serge Latouche, professeur d'économie à l'université de Paris-XI et auteur de plusieurs ouvrages, dont La Mégamachine, rompt avec l'" afropessimisme " et propose une analyse magistrale du don et du marché, ainsi qu'une réflexion sur notre avenir. L'autre Afrique est le laboratoire de la postmodernité, au-delà de l'économie de marché.
L'Afrique est souvent présentée à travers génocides, coups d'états, famines et sida comme la face noire de notre destin. Selon l'analyse de l'auteur, professeur d'économie à l'Université Paris-XI, l'Afrique est aussi, peut-être surtout, le lieu de gestation d'un nouveau système social, entre don et marché. Face aux énormes difficultés qu'ils rencontrent les Africains inventent des systèmes de survie et d'entraide. Ces systèmes, décrits à travers plusieurs cas de terrain, soulignent notre propre pauvreté et la faillite de notre société qui voit elle-même une économie de proximité conviviale se réinventer à ses marges. Et si l'Afrique était le laboratoire de la post modernité permettant de dépasser l'économie de marché? Six essais de caractère hétérogène mais marqués par une préoccupation commune proposent un double cheminement: un parcours théorique dans une perspective africaine et un parcours africain dans une perspective théorique. L'auteur nous conduit en Mauritanie ( étude de la place du don dans l'économie et mode de fonctionnement des exclus de la modernité), puis cerne les limites du marché monde et propose une interprétation novatrice de l'économie informelle. Il s'interroge sur la signification économique du concept de pauvreté transposé dans le contexte africain, étudie l'expérience mise en place par une communauté de forgerons soninké de Kaédi, analyse le vécu quotidien de la crise économique à travers le rôle de la sorcellerie dans la ville de Douala et enfin montre le fonctionnement d'une zone péri-urbaine pauvre en étudiant les stratégies ménagères à Grand-Yoff (Dakar)