Yâkâré en Toucouleur cela signifie l'espoir et en même temps la volonté qui permettra d'atteindre un but. Celle dont a besoin, l'immigrant sénégalais, Oumar Dia, dans un milieu hostile et confronté à des conditions de vie souvent difficiles et toujours inhabituelles, même volonté nécessaire pour le témoin, Renée Colin-Nogues, qui doit retranscrire avec le plus de fidélité et de force possible le témoignage d'Oumar. Le résultat est un ouvrage sensible et attachant qui détruit, s'il en était besoin, l'image simpliste du travailleur migrant et nous propose une vision passionnante de la migration, du choc des cultures et des dynamiques sociales qu'elle induit.
Sur Renée Colin-Noguès lire le très bel hommage que lui rend son mari rolan Colin : Renée Colin-Noguès, une photographe au Soudan français au crépuscule de l’Afrique coloniale (1952-1954) publié dzns Viatica - HS 2 | 2018 : D'Afrique et d'Orient
- Renée Colin-Nogues (1928 - 2000) est née à Paris d'origine pyrénéenne, du pays de Comminges. Elle rencontre Roland Colin qui prépare l'ENFOM (il y entre en 1948); s'inscrit avec son époux à Langues O' pour y apprendre les langues du groupe mande et le peul. Départ au Mali en 1952 où son mari rejoint le poste d'adjoint au commandant de cercle de Sikasso. Elle y découvre la culture senoufo du Kénédougou et multiplie observations et photographies. En 1955 nouvelle affectation au Sénégal, à Dakar, où le couple retrouve un ami de longue date, Senghor. Ils y resterons jusqu'en 1962, moment de la rupture Senghor - Mamadou Dia. Puis retour en France et à l'Université pour Renée qui étudie avec Daniel Bertaux la sociologie des autobiographies. Elle retournera au Sénégal en 1975 pour participer à la réforme en profondeur du système éducatif en se mettant à l'écoute des femmes pour traduire leur relation à l'éducation. Puis enfin elle recueille l'histoire de vie d'un jeune travailleur immigré sénégalais qui fait en 1982 l'objet d'ue publication chez Maspero. Renée Colin-Nogues est emportée par un cancer en 2000.