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Les pratiques sociales kikuyu visent pour l'essentiel à se faire un nom, acquérir une aisance matérielle et le respect des autres; l'existence y est perçue comme une trajectoire sur laquelle on doit se déplacer physiquement ou socialement. Au cours de l'ère précoloniale c'était le défrichement des terres vierges qui procurait la renomée en associant à l'espace le nom des pionniers. Plus tard ce seront l'école et l'emploi qui caractérisèrent les stratégies d'accomplissement personnel. Aujourd'hui c'est la foi, vivifiée par les attentes millénariste qui permet de s'accomplir pleinement, en gagnant le salut éternel mais aussi par la reconnaissance terrestre attaché au nom du fondateur d'une nouvelle église. Avant l'obtention du statut d'homme mûr (muramati) dépendait de la volonté du groupe familial, l'attente millénariste repose aujourd'hui sur la foi individuelle