Plongée profonde dans neuf pays aux quatre coins du continent noir sur une quarantaine d’années : le bilan vécu et réfléchi d’une carrière diplomatique où l’intégrité n’exclut pas la liberté d’opinion, le sens de l’Etat le non-conformisme, l’action la morale. Le paradis y jouxte l’enfer ; l’arc-en-ciel (Mandela, La Baule, Obama) s’insère entre les ténèbres (Biafra, Ouganda, Angola, Congo, Libéria, Rwanda, Somalie) ; au delà du bien et du mal, de l’afro pessimisme et de l’afro optimisme, de la négritude et du post-colonialisme, le génocide au Rwanda en 1994 a fait tout basculer. Il impose un nouveau regard, anthropologique, où l’auteur fait appel à la « pensée sauvage » de Claude Lévi-Strauss.
Démographie, économie, sécurité : des techniques; « religion », « culture », « histoire » : des faux nez ; « races », « ethnies», « tribus » : des « africanismes » ; pourquoi ne pas l’admettre : rapport aux « couleur-s », blanc, noir, brun, rouge, du plus foncé au plus clair, la ligne de front (hier en Tanzanie et en Angola, face à l’Afrique du Sud de la ségrégation) est aujourd’hui partout. L’Apartheid n’a pas disparu, il s’est mondialisé.
Il faut renverser la perspective : nouveau paradigme pour les relations internationales de l’Afrique, la couleur relativise les débats sur la Françafrique, le rêve américain, la Chinafrique.
Qu’est-ce qui aura eu l’effet le plus durable dans l’histoire contemporaine à chaque génération ?
1968 : la fronde des étudiants ou l’assassinat de Martin Luther King ?
1989 : la chute du mur de Berlin ou la libération de Mandela ?
Ce livre répond franchement par la seconde alternative, y compris pour aujourd’hui et pour demain.