« Dans ces pages, Louis Cavaillès s’exprime. C’est-à-dire qu’il a rédigé de sa petite écriture fine et régulière, le récit de ses dépannages et de ses interventions en vol. Après quoi – exception faite de son internement à Buchenwald, rédigé antérieurement – il reposa son porte-plume. Pour lui, tout était dit. Aux autres, s’ils le souhaitaient, de combler les interstices. Mais il fournirait toutes les précisions utiles, toute la documentation désirable, tous les entretiens nécessaires…

« Ma responsabilité débute à partir du choix délibéré de respecter les témoignages retenus. Certains, empruntés à des bulletins d’amicale ou à des revues aéronautiques, sont mal et peu connus du grand public. D’autres, recueillis auprès des derniers témoins, les éclairent du relief et du recul du temps.

« Quant à mon “héros”, je n’eus qu’à m’asseoir à ses côtés et à transcrire les belles sonorités si précises, tant l’homme réunissait en lui des qualités aussi fondamentales qu’une discrète délicatesse, additionnée à une peu commune énergie. Elles me révélaient, par sa seule présence physique, la légende. L’Arc-en-Ciel de Couzinet ou la Croix du Sud de Jean Mermoz prenaient alors vie et à mon tour je côtoyais Saint-Ex, Daurat, Latécoère, et je devenais – un peu – le compagnon des rêves de ces hommes d’exception inscrits dans la grande saga du XXe siècle. » (notice éditeur réédition 2005)