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Alors que la question de l'héritage colonial de la France se pose avec acuité à notre société, cet ouvrage ouvre une perspective originale en interrogeant l'accueil réservé par les Français de métropole aux sportifs noirs dans une configuration historique marquée par le racisme colonial (1901-1944). Analysant la sensibilité du champ sportif à ce phénomène, il retrace le parcours de champions qui ont inscrit leurs noms dans le marbre de la mémoire collective : Major Taylor, Jack Johnson, Jesse Owens, Battling Siki, Panama Al Brown, Larbi Ben Barek... Il démontre avec force et minutie que non seulement les métropolitains n'instaurent pas de système sportif ségrégué - à l'inverse des colonies ou du monde anglophone - mais qu'ils tendent à manifester un racisme moins virulent, moins prégnant dans ce champ que dans la sphère civile. Il constate, paradoxalement, que le respect - tout relatif ! - des principes affichés (universalisme, réussite au mérite) s'accompagne de la structuration d'un imaginaire raciste qui fige jusqu'à aujourd'hui la figure du champion noir (supérieur physiologiquement, instinctif et brillant, mais aussi indiscipliné, individualiste, inconstant...). Aussi s'efforce-t-il d'en déconstruire les fondements, en particulier le bricolage conceptuel qui prévaut à l'émergence de la croyance en la supériorité de la race noire sur les terrains de sport.