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Roman africain contemporain. Fictions sur la fiction de la modernité et du réalismeA partir de : 12,00 €
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Dire le social dans le roman francophone contemporainA partir de : 44,34 €
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Entre inscriptions et prescriptions. V. Y. Mudimbe et l'engendrement de la paroleA partir de : 80,00 €
Ce qui est nouveau dans ce livre est le rejet des étiquettes quand on lit Ahmadou Kourouma. La transparence de ses romans est une illusion et invite à une analyse minutieuse de la narration romanesque de Kourouma dont le caractère construit traduit une vision du réel. Le romancier a su articuler les revendications sociales avec l’imaginaire et le romanesque. Il a réuni habilement toutes les tonalités, mêlant étroitement l’élément satirique, l’élément humoristique, et l’élément légendaire et mythique.
Le livre fait ressortir la logique qui préside à une énonciation polyphonique où de multiples voix s’imbriquent et s’enchevêtrent dans le récit. Le sens second, opaque, enchâsse et remet en question le sens littéral. Deux sujets se font face ; le second juge le premier. Deux discours sont en coalescence ; le second déconstruit le premier. La folie et le chaos postcoloniaux sont connectés à la (dé) raison et à l’absurdité coloniales qui les ont produits. Le désenchantement de l’Afrique surcode la geste coloniale. Revisité, le texte de Kourouma illustre sa richesse, sa complexité et toute sa puissance verbale. C’est une image inédite de l’écrivain que l’on découvre.
Justin K. Bisanswa enseigne à l’Université Laval où il est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en littératures africaines et francophonie. On lui doit notamment Conflit de mémoires (Francfort, IKO-Verlag, 2000), Francophonie en Amérique (Québec, CIDEF, 2005) et Roman africain contemporain (Paris, Honoré Champion, 2009).