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Réalisés en 1998, les images et les entretiens - souvent en duo - de jeunes Bamakois révèlent une génération ni désespérée, ni rassurée. Une ville déjà immense, aux kilomètres de rues en terre, où se réunissent à la nuit tombée les " grins ", groupes amicaux, comme au village. Des relations bon enfant, rieuses et respectueuses ; on flirte et plus, on écoute les parents, on pense au mariage, et au travail qui manque pour y parvenir. Peut-être y lira-t-on plus d'indolence que d'insolence. Oui, sans doute, les jeunes de Bamako n'ont guère l'esprit frondeur ; après trente-trois ans de régime autoritaire, le Mali connaît une réelle démocratie, ils en profitent avant tout. Quant à l'indolence, erreur : l'énergie, l'envie, l'espoir regorgent. La modestie aussi.
Un témoignage sur la vie des jeunes de Bamako; les auteurs ont accompagné 3 grins (associations spécifiquement maliennes réunissant des personnes de même classe d'age) dans leur vie quotidienne. Photos prise par un adepte de l'école du flou
- Marie-Laure de Noray est sociologue. Elle a vécu longtemps à Bamako où elle a collaboré à la Fondation pour le progrès de l'Homme et à la maison d'édition malienne Donniya. Elle est coauteur d'un ouvrage sur les organisations sociales au Mali, On ne ramasse pas une pierre avec un seul doigt (éd. FPH/Djoliba).