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Depuis le début des années 2000, les flux migratoires qui traversent le Sahara central focalisent l’attention des médias et des pouvoirs publics, tant en Afrique qu’en Europe. En dépit des obstacles qui entravent la circulation dans cette région, reflets des dysfonctionnements de l’État nigérien et du durcissement des politiques migratoires des États maghrébins, des migrants originaires de toute une partie du continent se rendent via le Niger en Afrique du Nord, d’où la plupart reviennent après quelques mois ou quelques années. Ces migrations entre les deux rives du Sahara constituent le principal facteur de dynamisme et de transformation de la région d’Agadez, dans le nord du Niger, et tendent plus largement à redéfinir une nouvelle géographie saharienne en mettant en contact des lieux et des acteurs de façon inédite. En analysant ces mouvements migratoires tant du point de vue de leur organisation propre, des logiques et des structures qui les sous-tendent, que de leurs incidences sur les sociétés et les espaces traversés, le présent ouvrage déconstruit nombre des discours médiatiques et politiques qui entretiennent la peur d’un péril migratoire illusoire, en montrant que la grande majorité des migrants qui traversent aujourd’hui le Sahara ne sont pas des individus fuyants des situations de misère extrême ou de conflit, et n’ont pas pour objectif de se rendre en Europe. Dans un contexte global de crispation identitaire et de durcissement des politiques migratoires, l’analyse des effets et des enjeux du contrôle croissant de ces circulations dans les espaces de transit soulève en définitive la question du droit à la mobilité, tant au niveau local qu’à l’échelle internationale.
Sur le cas pratique du Niger: