Peut-on faire en Afrique centrale une histoire des hommes qui rende compte à la fois des « épaves » de la tradition ancienne et des bouleversements humains, économiques et politiques liés à la colonisation ? Entre 1940 et 1965, l’ouverture du pouvoir colonial et son investissement complexe par les Africains ont cristallisé une culture politique nouvelle, caractérisée par une extraordinaire mobilité des identités individuelles et collectives. Des effets de la « seconde occupation coloniale » aux renversements des premiers régimes indépendants, cette synthèse historique invite à réfléchir sur les racines de la modernité au Gabon et au Congo-Brazzaville.
Ouvrage issu de la thèse préparée par Florence Bernault-Boswell sous la direction de Catherine Coquery-Vidrovitch et soutenue en 1993 à l'université Paris 7 sur le thème: Démocraties ambiguës : la construction d'une société politique au Gabon et au Congo-Brazzaville, 1945-1964.
Le présent culturel et politique de l'Afrique centrale frappe l'observateur par sa complexité, son inprévisibilité et son inventivité qui paraissent irréductibles aux schémas économiques, anthropologiques ou ethnicictes proposés par la plupart des analystes. Cet ouvrage, sur l'exemple de deux pays, le Congo et le Gabon, tente d'écrire une histoire des hommes qui rende tout à la fois compte du poids de la tradition ancienne et des bouleversements liés à la colonisation et mette en lumière les conditions d'émergence d'une culture politique complexe, encore en devenir, dont le pivot central semble être une capacité inépuisable de changement et de recomposition
Florence Bernault est agrégée d'histoire, docteur d'état en histoire africaine (Paris VII, 1994),maître de conférence à l'Ecole normale supérieure de St Cloud puis enseigne l'histoire de l'Afrique contemporaine aux Etats-Unis à partir de 1996 (dont à l'université du Wisconsin à Madison). Elle est nommée en 2018 professeur des universités à Sciences Po Paris en histoire de l'Afrique sub-saharienne