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 VERNEUIL Victor - Deux années au désert

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VERNEUIL Victor

Deux années au désert

Hippolyte Souverain Editeur - Paris - 1845
(La Bibliothèque de romans nouveaux ; tome 75)
311 p., 4 gravures h.t. -

Disponibilité éditeur: Epuisé chez l'éditeur.


L'Offre de Soumbala

Référence Etat de l'exemplaire Disponibilité Soumbala Prix Commander
X74598 ouvrage numérisé, en accès libre disponible sans délais
0,00 €
Chez BNF-Gallica

 

 Première et rare édition de ce curieux récit de voyage (réel ou imaginaire ??) très détaillé sur Saint-Louis et la vallée du fleuve Sénégal: la ville, ses habitants, notamment les Signares, leurs coutumes, les cérémonies. Puis le voyage sur le fleuve, les dangers venant surtout des animaux sauvages, les escales: Richard Toll, Dagana, Bakel, les rencontres: le prince Fara, le roi Amédoux, etc.. Une deuxième partie est consacrée aux griots. Deux récits racontent l'un ce qu'est le diable d'après une légende éthiopienne, l'autre la fondation de Tombouctou. Cette deuxième partie se passe au Mali et non plus au Sénégal et les descriptions apparaissent beaucoup plus fantaisistes.

 
Une deuxième édition au texte en partie différent et sous le titre Mes aventures au Sénégal. Souvenirs de voyage chez Jacottet en 1858 sans reprise des quatre gravures.
 
Victor Verneuil fait également paraître en 1854 en feuilleton dans le journal Le Constitutionnel un texte intitulé Deux années au désert, épisodes d'un voyage au Sénégal et dans l'Afrique centrale. texte suivi d'une Notice sur la Sénégambie, météorologie, botanique, zoologie (également publiée à Nancy imp. Hinzelin en 1844)
Résumé :
Dédicace : à mes parents :Je vous ai causé bien des chagrins en vous quittant pour aller explorer un des pays les plus dangereux du monde ; puissé-je aujourd’hui vous donner quelque joie en vous offrant le faible fruit de ce périlleux voyage ?

Préface : ni œuvre littéraire ni travail scientifique. Est allé au Sénégal en qualité d’ingénieur colonial : « emploi avec des devoirs si grands que tous mes instants suffisaient à peine pour les remplir. »
« Presque toujours seul d’européens parmi des nègres perfides, avec la grande responsabilité de mes travaux [le lecteur] jugera si avec tout cela, moi qui avais à peine vingt ans, je pouvais écrire de la littérature et de la science.»
« La première partie du volume est formé par des lettres, que j’ai adressées à un ami pendant mon séjour au Sénégal. Ces lettres ont été écrites sur les lieux mêmes, tantôt dans les champs à l’ombre des arbres, tantôt sous des arbres, tantôt sous les tentes des sauvages. Mais toujours avec la précipitation que m’imposait ma position pleine d’inquiétudes et de préoccupations. »
« La deuxième partie de ce livre est une nouvelle de Tombouctou. Elle m’a été contée par un des plus grands historiens du désert. »


Première partie : Lettres à un ami
Deux citations en préambule : l’une de Méry (Anglais chinois) «… Voulez-vous lire un roman invraisemblable ! … Ne lisez rien ! … Voyagez. »
L’’autre de J. Arago (Voyage autour du monde) « Quand vous ne voudrez pas trouver d’incrédules en ce monde, ne racontez pas ou plutôt ne dites aux hommes que ce qu’ils savent, ne leur apprenez rien, ne leur parlez jamais que des objets qui les entourent … avec lesquels ils vivent pour ainsi dire en famille. »
I – La mer pp. 13-27.
Départ du navire depuis Toulon, 3 jours de navigation calme puis tempête dans le golfe de Valence ; elle dure 3 jours, passage effrayant (courants, vagues, gouffres marins de Gibraltar. 8 jours puis Ténérife, passage aux abords du banc d’Arguin ; une nuit le sondeur tombe à l’eau, chaloupes à la mer, au bout de 4 heures il est récupéré vivant. Passage du Tropique, le bateau semble s’appeler La Didon (p. 22), le capitaine Fournier (p.23) : saturnale suivi du baptême des passagers (dont des dames p. 26). Arrivée face à St Louis (p.27)
Note : En 1841 la frégate La Didon, commandée par le Capitaine de vaisseau Fournier est partie de Brest le 24 novembre, arrivée au Sénégal le 20 décembre puis repartie vers Toulon où elle arrive dans la nuit du 8 au 9 février 1942 (source : Annales maritimes et coloniales – 1841 tome 1). Je n’ai pas trouvé trace du trajet inverse Toulon-Sénégal mais dès 1843 le commandement de la Didon est entre les mains du capitaine Charles Penaud. Pas de certitude quant au passage effectif de Verneuil sur ce bateau mais dans tous les cas utilisation d’une information bien réelle.
II – Saint-Louis pp. 29-33.
Très succincte description du site : « l’horizon de Saint-Louis est d’un bien triste aspect, d’un côté c’est le désert avec ses immenses plaines stériles, de l’autre c’est la mer avec ses géantes vagues qui mugissent en venant déferler sur les basses côtes de sable, et entre ces deux immensités, Saint-Louis, petit coin de terre privilégié [….] s’élève comme par enchantement avec son sol à fleur de l’eau et sa petite ville qui semble flotter sur l’onde. »
Puis disgression sur les femmes qui attendent sur la plage le retour de leur mari pêcheur, la douceur universelle de la vie autour du foyer familial et la joie qu’éprouve l’auteur sur ce lointain rivage à fréquenter la simplicité des indigènes.

III – Ma première excursion pp. 35-44.
Départ avant l’aube en remontant le fleuve. Au matin flamants roses et « grandes volées d’oiseaux nageurs [….] la chaloupe les sépare avec sa proue comme des flocons d’écume ».
Arrêt à la chaleur dans de camps maures qui abondent le long du fleuve ; fastueux accueil et jeunes filles offrant du lait puis qui « s’offrent gracieusement à nous laisser prendre un baiser sur le doux émail de leurs dents blanches et pour toute récompense de leurs si tendres soins elles dénouent leur ceinture pour nous montrer les colliers de leurs hanches en nous priant de leur en donner quelques autres »
Description d’un étrange usage : « Le procédé irrévocable de se donner à un maître en lui mordant l’oreille. Ainsi l’esclave qui est mécontent de son propriétaire n’a qu’à mordre un homme qu’il pense meilleur et de suite en devient la propriété. Cette coutume fait qu’il y a de bons vieillards qui sont mangés jusqu’au timpan (sic) ».
Passage du marigot des Maringains (Maringouins) dont le bras d’eau qui va jusqu’à la mer a servi au temps de la traite négrière à ravir tant d’enfants à leurs mères, tant de femmes à leurs époux. Prière d’expiation et achat d’un grand mouton (ceux-ci ont 4 ou 6 cornes ???) pour l’offrir en repas à ses hôtes. Arrêt au pied du Mont Süel près du village de Kreime.

Gravure représentant le roi Moctard et sa fille avec un militaire français (l’auteur ?) devant le fort de Dagana
IV – Moctard pp. 45-49
Rencontre en brousse avec Moctard roi de Dagana de retour de la guerre, tout ensanglanté qui presque vaincu par ses ennemis retournera se battre dans un dernier combat où il terrassera ses ennemis mais perdra tous ses fils. Il ne lui reste qu’une fille qu’il confie à la garde de l’auteur armé de pistolets et d’un sabre (et en uniforme ?) puis repart au combat. Sa fille s’échappe et rejoint son père au combat avec des gens de Dagana. Elle revient avec la tête du chef ennemi.

V – La fille de Moctard pp. 51-58.
L’auteur passe un mois au côté de la jolie fille (16 ans) de Moctard, chasse aux fauves, à l’éléphant

VI – Les rois du désert pp. 61-68
Arrivée à Dagana qu’il s’apprête à quitter, des grands régents du désert que l’on honore en tirant le canon. Le roi Amédou l’invite à sa cour et lui envoie un cheval de la race du Ludamar. La princesse de Dagana l’accompagne. Rencontre avec deux types de personnes en deuil : a/ un nègre dans un village et les siens qui l’entourent et le questionnent quant aux raisons de son départ. b/ un griotte porté par l’un de ses confrères qui va le placer dans un arbre creux (baobab non cité). Traversée du fleuve à la nage derrière les chevaux ceint d’un grigri anti-crocodiles. Passage des baraques de l’escale des braknas puis arrivée au camp d’Amedou. Fastueuse réception, le roi boit du vin de palme.

VII – La chasse au lion pp. 69-75
Chasse tragique, la jeune princesse tue le lion blessé qui s’est enfui vers le campement mais meurt sous lui. L’auteur fuit le campement et n’ose retourner à Dagana porter la funeste nouvelle à Moctard.

VIII – Les colons de Richard-Toll
8 jours reclus dans sa case puis visite avec l’agent du poste (qui se dira un peu plus tard américain) des riches champs de Richard Toll. Constat amer : les colons ont tiré richesse de cette terre puis vite l’ont à nouveau abandonnée et il n’en reste que des vestiges épars. Ballade sur les bords du lac de Panié-Foule (Guiers) et visite de résidences, véritables petits châteaux, en ruine ; explication sur les magouilles permettant de percevoir les primes grâce à des contrôleurs complices. Puis vient un gouverneur meilleur administrateur mais il n’osera condamner les hommes coupables et préférera abandonner cette terre qui aurait pu être si riche. Des jardins auraient même été détruits au prétexte que les arbres pouvaient servir de couverts pour d’éventuels assaillants. Petite comparaison en notre défaveur avec ce que serait devenu l’endroit si colonisé plutôt par les anglais.

IX – Terribles aventures, pp. 87-97.
Pleine saison des pluies à Richard Toll, retour en naviguant dans ou sur les plaines et forêts totalement inondées. Vision trompeuse des palmiers de M’bilord village voisin de Dagana. Début de scène de cannibalisme pour subsister mais heureuse découverte d’un ilôt plein de gibier … un laptot a quand même été tué peu avant pour servir de dîner. On finira avec de la gazelle. Retour à Dagana inondé dont seul le poste reste intact. Il reste 4 compatriotes.

X – Avant de mourir pp. 99-104.
Inondation redouble, les nègres s’échappent, des 4 blancs seul l’auteur survit sauvé par les secours venus de St Louis.

XI – L’île de Gorée, pp. 105-110.
Départ par Gandiole, diner avec le Damel du Cayor qui se rendait chez son père le vieux roi de IIacard pour participer aux funérailles de son frère mort d’avoir bu une bouteille d’acide récupéré sur un bateau échoué. De Gondiole (sic) à Gorée : 30 lieues qui seront faites par terre par la vallée de Canne. Gorée est sur l’île de Bir.

XII – Mœurs à St Louis, pp. 111-117.
Parties de chasse, baignade sur la côte de Barbarie avec le docteur, quasi noyés, sauvés par les pêcheurs nègres en pirogue. Fête de la Tabaski et lutte dans des arènes de sable ; danses babaras, mandingues et wolofs (celles-ci particulièrement lourdes et impudiques. Note la richesse des parures en or des négresses

XIII – Un mariage à St Louis, pp. 119-137
Arthur (l’auteur ?) écrit à Paul (son ami ?) et lui confesse s’être marié avec une belle jeune mulâtresse fille d’une Signarde ; note l’utilisation du Sautiou (bâtonnet servant à se nettoyer les dents). Mariage avec Georgiana fille de la dixième petite fille d’un milord anglais. Fait boire du Sangara (alcool destiné aux nègres) aux griots montés dans sa chambre, en découvre un parlant bien français et nommé Ebacouma : repas avec griots et invités africains puis bal avec obligation pour le marié de danser comme les wolofs avec son épouse. La décrit de manière fort élogieuse et ne cache pas qu’il en est amoureux et la désire.

XIV – de Saint-Louis à Galam, pp. 138-146
Description du début de l’’hivernage et de la transformation de la nature. Part remonter le fleuve sur l’Ereba, bateau à vapeur desservant le haut fleuve. Attaque repoussée au canon près du village de Tiagard puis rencontre avec des guerriers hostiles du Fouta toro mais hors de la portée de leurs flèches. Avancent sous une roche surplombant le fleuve et d’où ils font dévaler vers le bateau de gros rochers ?? Souffre de la chaleur se voit déjà en mourir. Arrive à Galam.

XV – L’esclavage pp. 147-152.
Assiste à la séparation d’une mère de son enfant que l’on emporte à la vente ; celle-ci meurt en tentant de la libérer …. Scène d’horreur dans le souvenir de l’auteur.

XVI – La plus lointaine de mes courses, pp. 155-177.
Remontée du fleuve le plus loin possible, rapides avec portage du canot. Arrivée dans une vallée bordée des montagnes aux Rochers d’or (ainsi nommés du fait de leur sonorité qui rappelle celle du métal précieux). Arrivée à la fontaine des Goun’deys (hommes forts ou lions) que l’auteur pense être les chutes du Felow ou Félou (le fleuve n’est ensuite plus navigable). Arrivé à un grand rocher qui vomit de l’eau, y trouve les restes d’européens qui serait mort là-bas et croit voir sous un squelette le nom de Duranton. Ce seraient les Chutes de la Darade. Retour aux chutes du felou où sont restés des noirs et le canot mais ils ont disparu. La petite troupe se trouve abandonnée à 50 lieues de Galam. L’un des européens meurt. Enfin on tombe sur un campement maure, Verneuil se présente au camp Narby grimé en maure et expliquant qu’élevé chez les blancs il a fui et cherche maintenant à retrouver sa famille, fait ensuite accueillir ses 2 compagnons blancs qu’il faut raccompagner jusqu’à Galam où il se lavera et déclarera aux Maures sa supercherie et leur criera « Merci narby ».

XVII – Ma dernière lettre, pp. 179-185.
Retour malade jusqu’à St Louis : un mois à l’hôpital où les patients meurent comme des mouches puis adieu aux amis et à l’île et départ vers Marseille sur le Caroli- Léon.

IIeme partie
Belelle et D’Jazella. Nouvelle histoire du désert
I – Le griotte Manard, pp. 191-196.
L’auteur et son compagnon griot Manard se trouvent sur les champs de Bélelle, celui-ci est sommé de conter son histoire.

II – L’enlèvement, pp. 197-215
Nous sommes à proximité de Tombouctou où le monarque Bélelle se fiance avec la jeune princesse Djazella. Ils se laissent aller à l’amour loin dans la brousse, elle s’endort et se réveille enlevée par un inconnu sur un intrépide coursier. Il la remet à son prince Haramtale qui veut la forcer à l’épouser. La veille des noces elle s’enfuit et va finir dans la gueule d’un lion ….

III – Les lutins, pp. 217-228.
Elle se sauve en grimpant dans un arbre et assiste à l’apparitions de gens bien étranges

IV – La rencontre, pp. 229-236
Elle rencontre un parti de guerriers assoupis, ne reconnait pas les homme de Bélelle et lui-même qui est là, partis à sa recherche ; elle vole le cheval de Bélelle et part avec les hommes à sa poursuite pour tuer le voleur.
V- Fatalité, pp. 237-248
Bien complexes péripéties : Bébelle vendu comme esclave et sa fiancée echappant de bien peu au viol et à la mort.
VII – Le roi esclave, pp. 249-259
Bébelle est vendu au marché de Bakel. Il retrouve sa belle alors qu’il est mourant dans un cachot. Elle le ranime et ils seront libres.
VIII – Le retour
De retour vers Dagana ils croisent un blanc ??? chez eux on refuse de les reconnaître certain de leur mort alors ils s’installent sur les bords du lac d’Almady. Dix ans passent avant que des marabouts s’assurent que c’est bien bébelle et il revient comme roi. Punis pour avoir fauté ils seront récompensés par Dieu après leur mariage.

Notes diverses, pp. 275-309.
Description de l’île Saint-Louis suivie de notes sur la topographie, la météorologie, les végétaux et animaux du Sénégal. Avec un développement spécial consacré aux peuples du Sénégal et particulièrement aux wolofs que Verneuil considère comme une race belle, intelligente et serviable avec comme partout une proportion normale de filous et malfaisants. Bref des hommes comme les autres.
 

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