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De la décolonisation en 1960 à la révolution de mars 1991, quatre décennies de luttes sociales et politiques ont façonné l'histoire non consensuelle du Mali. Ce livre raconte une histoire mixte, celle des combats multiples menés par les femmes et les hommes de ce pays qui, en dépit de la répression, se sont révoltés, insurgés et mobilisés contre l'ordre établi. Le récit proposé ici se situe aux antipodes des représentations jusqu'ici véhiculées sur ce pays africain confronté à une crise profonde depuis 2012. Situé à la croisée de l'histoire du genre et de la sociologie des mouvements sociaux, cet ouvrage propose une analyse inédite des dynamiques sexuées qui imprègnent les formes de l'action collective et de la manière dont l'engagement contribue à modifier les rapports de genre dans le Mali contemporain. Il intéressera à la fois les lecteurs et lectrices de l'histoire de l’Afrique, des contestations et du genre des luttes.
Ophélie Rillon étudie dans cet ouvrage les formes de la révolte au Mali, et la façon dont les rapports de pouvoir de genre mais aussi raciaux, de générations et de classe y façonnent l’histoire des luttes socio-politiques depuis les années 1950.
Préface
Introduction
Hommes et femmes en lutte : la naturalisation des assignations de genre
Écrire une autre histoire des engagements sexués, en Afrique et au-delà
Au-delà du consensus. Penser la conflictualité au Mali
C'est le regard qui fait l'Histoire
Chapitre I. Engendrer la Nation (1956-1962)
Féminisme, anticolonialisme et panafricanisme au tournant des décolonisations
Nationalisation du corps des femmes dans le Mali socialiste
Quand la construction nationale « fait mauvais genre »
Cahier photos
Chapitre 2. Faire face à la contrainte. Hommes et femmes en dissidences (1960-1968)
Acte 1. 20 juillet 1962 : impossibles émeutières ?
Acte 2. Rébellion touarègue de 1963-1964 : représentations et espaces sexués de la lutte armée
Acte 3. Résistances au quotidien, une affaire conjointe ?
Chapitre 3. Le Mali des « années 68 » : amours, sexualité et révolution
La révolution active : « abolir la gérontocratie patriarcale » (1966-1968)
Sous le bruit des bottes. Libération des mœurs et droit au plaisir
Ré-enchantement féministe
Chapitre 4. Trouble dans le genre des luttes étudiantes (1977-1980)
La concurrence des masculinités à l'école de la lutte
L'étudiante contestataire : une nouvelle figure militante
Usages politiques de figures maternelle rivales
Chapitre 5. Les logiques patriarcales et élitistes du militantisme (années 1980)
Grèves enseignantes : une fonction féminine à la combativité si masculine
Militantes de l'ombre : ces femmes des organisations partisanes
Et pourtant … elles parlent, elles revendiquent et elles s'organisent aussi en leur nom
Travailler
Disposer de son corps
S’organiser
Chapitre 6. Sous la révolution : le genre
Acte 1. Jeux et enjeux de genre dans les manifestations de rue (15 octobre 1990 - 17 mars 1991)
Acte 2. Les insurgées des « journées folles » (22-26 mars 1991)
Acte 3. Réordonner les sexes dans l’arène judiciaire : le procès « crimes de sang »
Conclusion
Une histoire mixte de la contestation en héritage
À l’ombre du roman national. Une histoire longue des luttes « féministes »
Penser la révolte à l’intersection des catégories
Sources
Bibliographie générale
Index
- Michelle Zancarini-Fournel, professeure émérite à l'université Claude Bernard-Lyon-I, spécialiste en histoire sociale des femmes et du genre et en épistémologie de l'histoire.