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Créateur et militant, Mongo Beti est un personnage difficile à saisir. L’oeuvre de cet écrivain à la production multiforme est à la fois complexe et singulière. Devant les défis évidents qu’elle pose, la démarche de Mohamed Aït-Aarab est sans précédent. À la fois synchronique et diachronique, Mongo Beti, un écrivain engagé nous donne en effet à lire un essai exhaustif d’appréhension de l’oeuvre de Mongo Beti en tenant compte de sa complexité.
Certes, l’ouvrage ne s’inscrit point dans la tradition de « l’homme et l’oeuvre », et ne cherche pas à respecter l’équilibre entre l’engagement que révèle l’écriture et celui de l’homme dans son quotidien. Il n’empêche que l’oeuvre de Mongo Beti, faite de romans et d’essais, est indissociable de son action militante. Dans l’analyse de ce qu’il appelle « romans d’un retour au pays natal » et surtout dans le décryptage du discours agonique, Mohamed Aït-Aarab revient de manière plus explicite encore sur le rôle social de Mongo Beti, avec la mise en perspective de ses interventions dans les journaux camerounais, l’analyse de ses querelles avec des compatriotes et le fossé tant idéologique que théorique et pratique qui le séparait des pseudo-intellectuels qui encombrent le paysage socioculturel africain.
Voilà sans doute pourquoi on a pu dire que Mongo Beti était le plus fou des Camerounais de sa génération, une manière de reconnaître qu’il était un prophète, c’est-à-dire un homme dont la liberté de pensée, de parole et d’action n’aura cessé de nous étonner et surtout de nous interpeller.
Ambroise Kom
Mohamed Aït-Aarab est professeur agrégé de lettres modernes à l’Université de La Réunion. Il y enseigne les littératures francophones insulaires, maghrébines et africaines. Il est également chercheur au Centre de recherches littéraires et historiques de l’océan Indien.