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Les voleurs de langue forment les plus gros bataillons de la francophonie littéraire : ces écrivains ont hérité du français parce que leur pays a été, à un moment donné, colonisé ou dominé par la France. Mais ce sont aussi eux qui, nés dans une autre langue, ont appris à manier le français dans l'épreuve de l'exil ou par choix délibéré de l’aventure : tenter l’expérience d’écrire dans une langue étrangère.
Rivarol ne reconnaîtrait plus le français d’aujourd’hui, lui qui affirmait au XVIIIe siècle le principe de la supériorité de la langue française, modèle de clarté et de logique. S’il n’est plus la langue immédiate de communication universelle, le français est maintenant riche de tout ce que lui ont légué ses multiples utilisateurs, qu’ils soient suisses, belges, québécois, maghrébins, africains, créoles, etc.
Cet ouvrage offre une étonnante traversée de la francophonie littéraire : un parcours qui démontre la vitalité du français dans ses multiples enracinements. De Ramuz à Césaire, Senghor, Kateb ou Beckett pour les grands aînés ; de Glissant à Chamoiseau ou Alexakis pour les contemporains, de nombreux écrivains sont évoqués ici en tant que porteurs d’un autre univers et d’un usage propre du français.
Et si le passage d’une langue à l’autre permettait à beaucoup d’écrivains francophones de dire ce qui reste indicible dans la langue d’origine ? Les voleurs de langue se seraient alors emparés d’un véritable trésor.
Sommaire:
- De l'universalité de la langue française aux français métissés
- L'écrivain et ses langues
- L'irruption dans la modernité
- Littérature française ou littérature francophone ?
- De l'universalité de la langue française aux français métissés
- L'écrivain et ses langues
- L'irruption dans la modernité
- Littérature française ou littérature francophone ?
Jean-Louis Joubert, ancien élève de l'École normale supérieure, a commencé à enseigner les littératures francophones à l'université de Madagascar, de 1965 à 1974. Nommé ensuite à l’université Paris XIII (Centre d’études littéraires francophones et comparées), il y a été professeur de littérature et a accompli de nombreuses missions (enseignement et conférences) dans l’Océan Indien, en Afrique, en Haïti, au Mexique, en Inde, au Vietnam, etc. Il a publié des études sur les littératures de l’Océan Indien, plusieurs anthologies francophones, une monographie sur Édouard Glissant, ainsi que des essais sur la poésie de langue française.