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Ce livre retrace l’histoire de trente ans de présence coloniale allemande au Cameroun et l’assassinat politique du chef camerounais Rudolf Manga Bell. Pourtant, tout semble si bien commencer en 1884, lorsque les Douala signent avec les Allemands un traité qui doit leur apporter la paix civile et la prospérité économique. Comme beaucoup d’enfants de chefs, Rudolf Manga Bell passe une partie de sa jeunesse en Allemagne, qui devient sa seconde patrie. À son retour, il constate toutefois le triste sort que l’administration coloniale réserve aux siens : expropriations forcées, massacres, brutalités quotidiennes, et entre en résistance. Mais il le fait à la façon d’un Allemand, en se plaçant sur le plan du droit et en faisant appel à la presse, aux autorités et au Parlement allemands, risquant ainsi de retourner l’opinion allemande contre les oppresseurs. C’est ce qui causera sa perte. Il sera pendu à Douala après une parodie de procès, peu avant la prise de la ville par les Alliés en 1914. Le livre de Christian Bommarius lui rend hommage et se joint aux voix de plus en plus nombreuses qui s’élèvent en Allemagne pour demander sa réhabilitation.
Rudolf Douala Manga Bell (1873-1914) deviendra le roi du clan Bell du peuple douala pendant l'occpation allemande. Eduqué en Allemagne, ayant vécu pendant plusieurs années au sein d'une famille allemande il est pétri de culture allemande et dans son oposition ultérieure aux méfaits de la colonisation allemande il utilisera systèmatiquement sa très bonne connaissance de la loi et du fonctionnement de la structure coloniale germanique; Il sera cependant déclaré indésirable puis suite à ses actions pour sensibiliser les Allemands aux injustices coloniales et à un possible (mais non prouvé) appel à l'aide de la France et de la Grande-Bretagne il sera condamné à mort pour haute trahison et pendu à Douala le 8 août 1914