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Avant de dire que l'Afrique est en panne, ou mal partie, ne convient-il pas d'observer l'action des Africains qui, en faisant appel aux ressources de leur propre civilisation, dessinent les trajectoires locales du politique, les modes d'accumulation, le profil des entreprises africaines de demain et leur mode de gestion ?
Atchul est une tare qui consiste en une dilapidation inexplicable de nourriture, de biens matériels, de richesse. Cest le mal qui affecte les individus qui ne peuvent rien accumuler, ni rien garder dans leus mains. Un homme ne peut pas faire d'affaires s'il est affecté d'atchul. Un entrepreneur est comme un notable ; c'est une tirelire vitale, qui retient l'argent, les épouses, la progéniture, les maisons, les terres. Il ne dilapide rien.
Analyse d'une série d'entretiens réalisés avec des entrepreneurs bamiléké avec l'appui de Dieudonné Miaffo.
Jean-Pierre Warnier a étudié l'anthropologie à l'Université de Pennsylvanie (Philadelphie) et à Pairs X-Nanterre. Il a séjourné plus de dix ans au Cameroun, alternant recherche et enseignement sur une période de plus de vingt ans. Ses travaux portent sur l'histoire socio-économique des sociétés hiérarchiques de l'Ouest camerounais au cours des trois derniers siècles. Depuis 1985, il est professeur d'anthropologie à l'Université René Descartes (Sorbonne) et membre du CEAf.