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Phillis Wheatley (1753?-1784) et Olaudah Equiano (1745?-1797), deux africains capturés sur leur terre natale et réduits à l'esclavage dans les Amériques, sont à l'origine de la tradition littéraire de la diaspora africaine américaine. Figures exemplaires du XVIIIe siècle, ils sont les témoins de la Traite des noirs, de la traversée atlantique sur les bateaux négriers, de la Révolution américaine et du combat pour l'abolition de l'esclavage en Angleterre et aux Etats-Unis. Illettrés à leur arrivée dans le Nouveau Monde, ils publient, respectivement, un livre de poésie en 1773 et une autobiographie en 1789. La parution à Londres de ces deux ouvrages a été tributaire de déclarations signées par des membres éminents de la société attestant de l'érudition des auteurs, de l'authenticité des manuscrits et de la véridicité des faits. L'existence des textes de Wheatley et Equiano, bien que soumis aux impératifs de la servitude, servait la cause anti-esclavagiste en affirmant l'humanité du peuple noir et en soulignant la contradiction entre assujettissement et foi chrétienne. Dans le contexte de la philosophie des Lumières et des théories sur la race et la raison, les œuvres de Wheatley et Equiano se révèlent novatrices et complexes. Elles expriment des modes d'agir et de penser, nés dans la violence et l'aliénation, mais aussi fondées sur le sentiment de liberté et l'art de la composition.