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« En tant qu'Eglise, nous sommes trop peu intervenus en faveur des victimes de l'apartheid et de ceux qui ont protesté contre cette injustice », déclarait le président du Conseil de la Fédération des Eglises Protestantes de Suisse (FEPS) en 2001. Fort de ce constat, l'historien Lukas Zürcher a mené l'enquête afin d'évaluer les raisons pour lesquelles la FEPS a manqué d'audace, voire s'est même parfois compromise avec le pouvoir en place en Afrique du Sud, au temps de l'apartheid. Contre les recommandations d'autres Eglises protestantes nationales qui n'hésitèrent pas à dénoncer publiquement le racisme du régime sud-africain et de militer pour lui imposer des sanctions, la FEPS se contenta de proposer ses bons offices, fit profil bas sur les engagements politiques voire persista à maintenir des liens étroits avec des entreprises suisses en affaires avec Pretoria. Dans cet essai qui éclaire d'un jour neuf une page d'histoire de la Suisse, Lukas Zürcher décrit comment une parole forte issue de l'Evangile peut se diluer dans une « realpolitik » sans perspective. Sur ce plan, l'Eglise n'a pas su exprimer un prophétisme qu'il lui revient d'exercer par fidélité au mouvement dont elle est issue.