Une huilerie est installée en pays Adioukrou en 1950 avec un potentiel de production de 4.000 t d'huile de palme/an (et un approvisionnement de 40.000 t de régimes). Dans les faits l'approvisionnement plafonne autour de 12.000 t et l'usine doit fermer. Cette étude a pour objet de permettre de comprendre les raisons de cet échec et éventuellement de déboucher sur des solutions. Ses conclusions montrent avant tout que l'adaptation aux conditions nouvelles n'est ni immédiate ni automatique; que de nombreux problèmes ont été sous-estimés et que le sociétés locales s'adaptent à leur manière et à leur rythme. Est ainsi une nouvelle fois démontré l'utilité de recherches en sciences humaines préalables à la définition d'un programme de développement quelque technique qu'il soit.

- Marguerite Dupire (1920-2015), née à Roubaix, est une ethnologue française qui a focalisé ses études, dans un premier temps sur les Peuls du Niger, du Cameroun, de Guinée et du Sénégal. A partir de 1965 elle se consacre aux Sérères du Sénégal

- Jean-Louis Bouteillier, diplômé de l'Institut d'Ethnologie sera, en 1954, recruté par le Gouverneur Hubert Deschamps pour accompagner Marguerite Dupire et tenter de comprendre les modalités d'insertion (à priori pas évidentes) d'une grosse huilerie dans le milieu indigène de la palmeraie dAdjoukrou en Côte d'Ivoire. Il rejoindra ensuite la mission chargée de l'aménagement de la moyenne vallée du Sénégal avant de débuter véritablement son ancrage ivoirien avec les études sur Bongouanou. Affectation ORSTOM à Abidjan en 1964; il sera nommé directeur du centre de Petit-Bassam de 1968 à 1970 puis période de froid avec l'administration ORSTOM après la parution du livre manifeste "Qui se nourrit de la famine en Afrique" chez Maspéro.