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Z. arrive en France à un âge où la mémoire n’a pas laissé de trace. Trente ans plus tard, elle réalise qu’elle a perdu qu’elle a perdu sa langue.
Récit à la première personne, Et ma langue se mit à danser retisse les fragments de vie qui relient ces deux étapes, avec la perte de la langue maternelle comme fil de couture.
Sur le parcours, Z. retrouve l’enfant aux cheveux noirs-pallaisse, la femme qui boite, les mandats oubliés dans les poches, les chaussons qui réchauffent la mémoire…
La vie qui invente toujours.
Et sa langue se mit à danser… en un poétique alphabet.
"La migration est une expérience fondamentale de l'existence. Chacun tente de faire avec elle, à la mesure de ce qu'il est, avec tout l'inconfort que cela représente. C'est le carburant d'une tenace intranquillité intérieure, mais ça peut aussi être le support d'une puissante créativité." A n'en pas douter, ce premier roman "Et ma langue se mit à danser" d'Ysiaka Anam entre en résonance avec ce qu'elle connaît de la migration. Migration qu'elle a vécu. Qu'elle vit. Que d'autres vivent aussi. Une fois quitté de pays de naissance - une languette de terre quelque part en Afrique de l'Ouest - à l'âge de cinq ans, l'écriture accompagne "ses hivers extérieurs et intérieurs". C'est avec les mots du pays d'accueil qu'Ysiaka donne à entendre l'expérience de ces vies entre deux hémisphères, entre deux langues. L'écart créé par la langue de la migration permet de renouer avec les mots oubliés de la terre natale. Ysiaka retrouve, au-delà de la langue d'un pays, un langage universel. Langage empreint d'images, sensations et émotions à fleur d'âme. Elle peut alors s'éprendre du monde, dans ses différents enracinements, de l'Afrique de l'Ouest au nord-est parisien, de la ville à la campagne, puis de la ville à l'océan Atlantique, avec toujours le désir de prendre soin de la vie sous toutes ses formes. Une démarche qui se déploie dans l'univers associatif, où ses études en sciences humaines et sociales la mènent, lui permettant de travailler auprès de différents publics, et notamment des personnes migrantes, dans un engagement résolument tourné vers l'humain. Ce premier opus d'Ysiaka Anam, "Et ma langue se mit à danser" - récit des frontières et de l'altérité, esquisse un chemin d'écriture qui permet de passer du vacillement du corps à une dans salvatrice des mots, dans une langue arrimée à la poésie. Sylvie Darreau - La Cheminante