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 FIGUEIREDO Isabela - Carnet de mémoires coloniales

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FIGUEIREDO Isabela

Carnet de mémoires coloniales

Chandeigne - Paris - 2021
ISBN: 9782367322223
(Bibliothèque Lusitane)
352 p., préface de Léonora Miano, traduit du portugais par Myriam Benarroch et Nathalie Meyroune - 13,8 x 20,6 cm

Disponibilité éditeur: Disponible chez l'éditeur.

Prix public éditeur: 20,00 €

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 Carnet de mémoires coloniales est le premier livre d’Isabela Figueiredo. Dans ce récit biographique elle revient sur son enfance à Lourenço Marques, devenu Maputo depuis l’indépendance du Mozambique en 1975. Elle y dépeint sa relation aux adultes, à ses parents, à son père. Entre grande tendresse, amour filial et une certaine admiration de cet homme fort et protecteur, s’ajoute très jeune chez la jeune Isabela le rejet de ce qu’il est aussi, un colon, raciste, sexiste et violent. La grande force de ce texte réside dans cette ambiguïté dévoilée. Elle aime sans pouvoir s’empêcher de condamner et condamne sans pouvoir s’empêcher d’aimer.

 
La thématique du livre, l’abordage inédit du colonialisme, l’écriture frontale et crue d’Isabela Figueiredo font de Carnet de mémoires coloniales un livre coup  de poing, qui brise certains tabous. Non, le colonialisme portugais n’était pas plus doux que les autres, les mécanismes de domination étant toujours éminemment violents. Ainsi, ce texte va bien au-delà d’une dénonciation c’est aussi une sorte de tentative de réconciliation avec la figure du père ou plutôt une sorte de bilan, une écriture cathartique, qui dirait voilà ce que nous sommes, voilà ce que je suis. Le fruit de contradictions, de violence, de tendresse et d’injustices. Maintenant avançons.
 
Ces mots, ce livre elle a attendu la mort du père pour les écrire. Car s’il y a révolte, il y a aussi du respect pour l’effort du père à offrir à sa fille ce que lui n’a pas eu. L’accès à l’éducation et à une vie qui ne soit pas misérable. Elle se rend compte de cela lors de son arrivée au Portugal, elle rejoint seule le pays de ses parents – qui est désormais le sien – suite à la déclaration d’indépendance du Mozambique, ces derniers restent sur le continent africain encore quelques années. À son arrivée, elle est recueillie par sa grand-mère paternelle qui vit dans une grande misère. Elle s’y sentira extrêmement seule et rejetée, elle est une « retornada », celle qui a exploité. Longtemps elle tentera de le cacher notamment à ses camarades de classes. Cet autre moment de sa vie est pour la jeune adolescente qu’elle est alors aussi traumatisant que constructif.
 
La mise en avant des décalages, des contradictions sont comme des leitmotiv dans ce texte extrêmement fort et bouleversant. Isabela Figueiredo rend justice et expose des identités dilacérées, brisées et recollées. Des identités explosées, aux éclats éparpillés dans l’espace, le temps et l’imaginaire. Une  histoire qui aura de nombreux échos avec l’histoire française.

 Prix des lecteurs 2022 - Festival littératures européennes de Cognac

Isabela Figueiredo est née à Maputo en 1963 (anciennement Lourenço Marques) de parents portugais. Elle quitte le Mozambique au moment de l’indépendance du pays en 1975. Ses parents restent et elle vit seule avec sa grand-mère pendant une dizaine d’années au Portugal. Après des études de lettres elle devient professeur de portugais et journaliste. Elle écrit notamment pour le Jornal de Notícias.

En 2009, elle publie son premier livre Carnet de mémoires coloniales qui a grand retentissement au Portugal et a déjà atteint sa dixième édition puis, en 2017, Isabela Figueiredo publie La grosse (A Gorda), à venir aux éditions Chandeigne en 2023.
 

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