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Actuellement, un quart de la population mondiale dépend d'une agriculture pauvre et soumise aux aléas climatiques, dans des environnements fragiles. De plus, selon les prévisions démographiques, des centaines de millions de personnes viendront augmenter ce nombre avant la fin du siècle.
Les résultats de la rencontre en juillet 1987 d'une cinquantaine d'experts à l'Institut of Development Studies (Université du Sussex) sur le thème : Les agriculteurs et la recherche agronomique: méthodes complémentaires. Au cours des années 80 la façon de penser et d'établir les priorités en agriculture a profondément changé dans beaucoup de pays du Tiers-Monde.Il est ainsi apparu: - qu'il était plus important de se demander qui produit la nourriture, en quels lieux et qui peut en disposer plutôt que de s'interroger sur les quantités produites, - que la recherche agronomique actuelle rendait moins de services aux paysans pauvres qu'aux producteurs aisés, - qu'il fallait également s'intéresser aux conséquences environnementales de la production (déforestation, dégradation du milieu), - que l'agriculture pluviale augmentait par rapport à l'agriculture irriguée qui bénéficiait pourtant de la majorité des efforts de recherche. La nouvelle priorité n'est plus seulement une agriculture durable mais une subsistance durable basée sur l'agriculture et prenant en compte une population devant encore connaître une croissance forte. Ces changements représentent un défi majeur pour les professionnels de l'agriculture et en particulier pour la recherche qui devra mieux prendre en compte à côté de l'agriculture industrielle et de la "révolution verte" une agriculture dite du" troisième type ", disposant de peu de moyens financiers, complexe, diversifiée et à risques qui est majoritairement présente dans les pays du Tiers-monde. Les résultats décevants obtenus jusqu'à présent amènent à inverser la démarche de recherche habituelle, à ne plus placer la station de recherche au centre de l'action mais plutôt la ferme paysanne et à donner la priorité aux besoins des paysans.
- L'innovation chez les agriculteurs les plus défavorisés avec des exemples démontrant leur capacité à expérimenter, à adapter et à innover,
- les méthodes permettant de donner la priorité aux projets des agriculteurs,
- les modalités d'une participation effective des agriculteurs au processus,
- enfin quelles sont les conséquences que devront tirer les institutions de recherche, comment devront évoluer les actions à entreprendre et quelles seront les exigences futures.
L'essentiel des exemples de terrain proviennent d'Asie et d'Amérique du Sud; cependant des cas pratiques issus d'expériences menées au Kenya, en Sierra Léone, en Zambie et au Botswana sont examinés.
L'ensemble de l'analyse et les propositions effectuées s'appliquent très étroitement au contexte de l'agriculture traditionnelle africaine.
Edition originale: Farmer First - Farmer Innovation and Agricultural Research. Intermediate Technology Publications. 1989.
Traduit de l'anglais par Contexte Language Services