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1925-26 : dix mois d'un périple à travers le Congo et le Tchad. Marc Allégret en rapporta de nombreuses photographies et un film qui traduisent les préoccupations documentaires autant qu'esthétiques de l'apprenti-cinéaste. Mais à l'instar de Gide, dont au départ il devait être le secrétaire, Allégret tint aussi un journal de voyage, complément essentiel, et parfois contrepoint, à celui du " maître ". D'une écriture spontanée, avec des bonheurs d'expression en l'absence de tout objectif littéraire, ces carnets, jusqu'ici demeurés inédits, renferment de multiples notations sur les péripéties du voyage et les difficultés de tous genres qui furent rencontrées. Reflétant le souci du jeune homme d'établir un lien de sympathie avec le monde indigène, ils présentent aussi un intérêt ethnologique, inestimable quand il s'agit de moeurs et de coutumes aujourd'hui disparues. En multipliant les observations matérielles, Allégret a su restituer l'ordinaire de la vie en Afrique équatoriale française et faire apparaître les carences de l'appareil colonial. En particulier, la découverte de l'omniprésence du travail forcé - qui provoqua une polémique au retour en France des deux voyageurs - fait de ces Carnets un document de premier ordre pour comprendre une politique coloniale qui allait être de plus en plus contestée.