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L'Afrique de demain est appelée à être urbaine. Celle d'aujourd'hui semble condamnée à la spirale de la violence physique qui apparaît comme un rapport de force singulièrement traumatisant. Cette singularité affecte-t-elle les modalités de l'urbanisation ? L'analyse des interactions entre ces deux dynamiques est donc essentielle à la compréhension de l'Afrique contemporaine : elle n'a pourtant pas souvent été tentée. A travers l'exemple ougandais, l'auteur étudie les interactions entre la violence physique, la crise politique et les effets de cette crise sur les dynamiques urbaines, notamment de spécialisation et de ségrégation. Cette géopolitique articule deux échelles : l'échelle micro-locale et l'échelle du système urbain. De même, elle montre que le système urbain et la violence sont des constructions sociales et amène à développer une lecture historique. L'auteur observe d'abord l'originalité d'une agglomération précoloniale, puis la conception coloniale d'une capitale duale et les ruptures postcoloniales dues à la violence. Cependant, depuis la prise de pouvoir par Museveni et le National Resistance Movement en 1986, les armes se sont tues à Kampala; pourtant, la politique actuelle s'inscrit dans la continuité de ce passé brûlant, notamment parce qu'elle en gère les héritages. L'exemple kampalais souligne l'importance de l'analyse de l'après-conflit pour saisir la portée exacte de la violence. Au total, ce livre met en lumière les caractéristiques du système urbain kampalais livré par un siècle d'histoire et, ce faisant, tente de voir en quoi la violence subie par l'Ouganda entre 1966 et 1986 différencie aujourd'hui sa capitale des autres métropoles africaines. Il convie, en définitive, à une réflexion sur la nature même de la violence et de la normalité urbaine. A l'heure où, d'un bout à l'autre du continent, les armes à peine rangées au râtelier, l'écho des tirs à peine suspendu, l'urgence des reconstructions tétanise la réflexion, l'exemple kampalais fournit un point de comparaison utile sur les crises, les reconstructions civiles et les recompositions urbaines.
A partir du cas ougandais, étude des interactions entre violence physique, crise politique et effets de cette crise sur les dynamiques urbaines. Kampala a connu plus de 20 ans de troubles et de pillages et pourtant a retrouvé très rapidement un équilibre propre. Pourquoi l'organisme urbain a-t-il si bien résisté, quelles sont les recompositions sociales et spatiales effectives, quelles conditions sont propres à restaurer (dans tous les sens du terme) la capitale ougandaise ?