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Confrontées aux nationalismes et aux tentatives américaines d'établir un contrôle international sur leurs empires, la France et la Grande-Bretagne ne purent s'entendre. La politique coloniale gaulliste fut définie unilatéralement à Brazzaville. Pourtant modérée, cette politique suscita en AOF des réactions conservatrices. Les Français crurent que l'édifice colonial déjà centenaire allait s'écrouler, privant définitivement la métropole de son rang de grande puissance. Préoccupés de la liquidation des comptes de guerre, les «coloniaux» ne mesurèrent pas les recompositions qui s'opéraient déjà entre les forces politiques africaines. Dans ces vacillements, quel avenir pouvait se décider pour les Africains ? S'inscrivait-il en terme d'indépendance ou dans le cadre de l'Union française ? L'intelligentsia sénégalaise préféra le «nationalisme assimilateur» à la rupture et l'imposa au reste de l AOF. Temps fort de ce projet politique, les élections à l Assemblée constituante d octobre-novembre 1945 favorisèrent la formation d'états-majors politiques et l'émergence d une seconde génération d'intellectuels. Elles ouvrirent aussi la voie à la plupart des hommes qui présidèrent ultérieurement les destins d'Etats devenus indépendants.
La guerre en déchirant la communauté française entre le soutien à Pétain et le ralliement à De Gaulle provoque une nouvelle donne en AOF. Confrontées aux nationalismes et aux tentatives américaines d'établir un contrôle international sur leurs empires, la France et la Grande-Bretagne ne parviendront pas à mettre en œuvre une réponse commune et la politique coloniale gaulienne sera définie unilatéralement à Brazzaville. Dans ce contexte quel avenir se dessinait-il pour les Africains ?