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 Systèmes de Pensée en Afrique Noire - 17 / L'excellence de la souffrance

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Systèmes de Pensée en Afrique Noire - 17, CASAJUS Dominique (dir.)

L'excellence de la souffrance

Ecole pratique des hautes études (EHESS) - Paris - 2006
ISBN: 9782909036304
(Systèmes de Pensée en Afrique Noire - 17)
217 p. - 24 x 16 cm

Disponibilité éditeur: Disponible chez l'éditeur.


L'Offre de Soumbala

Référence Etat de l'exemplaire Disponibilité Soumbala Prix Commander
X30778 ouvrage en libre accès disponible sans délais
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Chez OpenEdition

De nombreuses sociétés marquent par de douloureux rituels l’entrée des jeunes gens dans la vie adulte. Les souffrances souvent cruelles qui leur sont administrées en ces occasions solennelles ont depuis longtemps retenu l’attention des ethnographes et avant eux des voyageurs; elles auront été le point de départ du travail collectif présenté ici, mais le point de départ seulement. Car il est bien d’autres situations où l’infliction de la souffrance est ainsi mise en scène, où celui qui la subit sous le regard de tous doit l’endurer en silence à peine de déchoir. Les articles rassemblés ici examinent donc une série de telles situations, qui bien que fort éloignées parfois des rituels dits de passage où s’originait notre réflexion collective, s’apparentent à eux en ce qu’elles mettent en œuvre un dispositif relationnel analogue. Pour faire apparaître cette analogie, rappelons d’un mot la forme que ce dispositif prend dans les rituels de passage. La souffrance infligée aux novices l’est devant témoins. Même lorsque qu’ils sont torturés à l’écart, sans autres témoins que leurs tortionnaires, leurs souffrances sont sues de tous : les femmes restées au village savent que leurs garçons souffrent et que certains mourront peut-être, parfois elles entendent leurs cris au loin. Cela reste vrai encore lorsque les souffrances sont endurées sans aucun témoin humain. L’Indien des plaines qui, pour acquérir une vision, s’inflige dans la solitude d’abominables tourments souffre en présence des divinités qu’il espère attendrir par le spectacle de son supplice. Il ne s’agit pas seulement d’endurcir les novices en leur faisant subir des épreuves douloureuses, mais de prendre à témoin la société tout entière de leur souffrance. L’initié n’est pas seulement celui qui a souffert, mais celui dont tous savent, et dont quelques-uns ont vu, qu’il a souffert. Il n’est devenu un être nouveau que parce que les autres en jugent ainsi; et eux fondent leur jugement sur les souffrances qu’ils l’ont vu endurer. (début notice éditeur)

Dominique Casajus : « L’homme qui souffre et l’esprit qui crée » (touareg) , pp. 25-49,
Caterina Pasqualino : Écorchés vifs. Pour une anthropologie des affects (Andalousie), pp. 51-69,
Marianne Lemaire : Le travail de la souffrance. Parcours biographique du cultivateur sénoufo (Côte d’Ivoire), pp. 71-90,
Régis Dericquebourg : Souffrance, compétence et résilience. Le cas des Témoins de Jéhovah, pp. 91-120,
Anne-Cécile Bégot : Au cœur de la souffrance. Le projet de devenir psychothérapeute spirituel, (sida) pp. 121-141,
Gilles Tarabout : Sans douleur. Epreuves rituelles, absence de souffrance, et acquisition de pouvoirs en Inde, pp. 143-169,
Christine Henry : Les prophètes africains doivent-ils souffrir ? (Bénin, Nigeria), pp. 171-194,
Corinne Fortier : Infléchir le destin car la vraie souffrance est à venir (société maure-islam sunnite) (Mauritanie), pp. 195-217.
Dominique Casajus (1950 - ) est un anthropologue français passé par polytechnique, directeur de recherches au CNRS, membre de l'Institut des Mondes Africains et directeur du Centre d'histoire sociale de l'Islam méditerranéen. Il a consacré l'essentiel de ses recherches etplusieurs ouvrages à la culture et à la poésie des Touaregs ainsi qu'à l'histoire de leurs premiers contacts avec le monde européen.
 

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