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L’ancien est inquiet. Devoir donner la Terre à tant de gens si différents de lui le laisse désemparé. Chef de la Brousse, intermédiaire entre Dieu et les hommes, il répond de la survie de tous : « Ils arrivent du Yatenga et de Ouagadougou. Ils viennent de plus en plus nombreux au pays des Bobo. Ils veulent gagner du mil chez nous... Celui qui vient emmène son poulet et on l’égorge sur les fétiches avant de lui donner la place, et je n’ai jamais refusé une place à un Mossi. Si nous faisons ces sacrifices c’est pour protéger notre Brousse contre le Mal... Eux, quand la Brousse sera finie, ils iront ailleurs. Tous ! Mais nous, les villageois, nous serons obligés de rester et nous serons les seules victimes. Eux, ce sont des oiseaux ! Des oiseaux de mil ! »
Les Mossi et les Bwaba des savanes soudaniennes du Burkina-Faso sont deux populations aux genres de vie différents: les Bwaba étaient jusqu'à présent des cultivateurs très respectueux de leur environnement (densités humaines assez faibles, pratiques culturales élaborées). Ils assistent depuis 50 ans à une occupation progressive de leur espace par des Mossi dont les comportements aboutissent à une exploitation minière du milieu naturel. De ce fait les autochtones les comparent aux oiseaux mange-mil qui pillent leurs récoltes puis s'envolent.. Une approche de ces attitudes est tentée içi à partir d'une description des coutumes qui dictent les comportements des individus vis à vis de l'espace. Les observations de terrain ont effectuées dans des villages bwa et mossi de la région de la Volta Noire tandis que les récits personnels proviennent du Yatenga et du Bwamu, région de Nouma-Solenzo