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L'un des premiers textes connus sur l'organisation de la Cité chez les Mandingues, la Charte de Kurukan Fuga, fait aujourd'hui l'objet d'une redécouverte de la part non seulement de ceux qui travaillent sur le champ de l'oralité mais de tous ceux qui veulent remonter aux sources d'une pensée politique en Afrique. Parmi les chercheurs qui se sont intéressés à ce texte, il y eut d'abord les historiens ensuite les théoriciens du texte, les juristes, les environnementalistes et même les philosophes On y trouve généralement une vision du monde, une esthétique, mais aussi des méthodes de gestion de la nature ainsi qu'un code juridique appelé à orienter les rapports entre les communautés et leurs membres. La Charte constitue un document capital pour les médiations traditionnelles, révélant un esprit législateur dans les sociétés africaines au XIIIe siècle
La découverte de la Charte du Mandé peut être considérée comme l'un des événements majeurs du siècle en terme d'histoire africaine. C'est à Kankan, en 1998, à l'occasion d'un séminaire organisé par le CELHTO et visant à améliorer la communication entre traditionnalistes, communicateurs modernes et chercheurs, que furent rapportées par les griots pour la première fois de façon rassemblée l'ensemble des lois prises par Soundjata à Kurukan Fuga près de Kangaba après la victoire de Kirina probablement vers 1240. Ce texte oral date donc de près de 8 siècles. Le CELHTO fit transcrire le texte mandinka et traduire en français sous la supervision de Siriman Kouyaté, magistrat et traditionnaliste, qui regroupera les lois par centre d'intérêt et les présentera sous forme d'une Charte. Voici ce texte enfin disponible en dehors d'un petit cercle d'élus.