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Trop longtemps, les alliances hiérarchiques entre maître et esclave, trait particulier de l'aire culturelle mandingue, ont été considerées comme le `résidu' d'un système politique féodal traditionnel dont la `modernité' aurait sapé les fondements politiques et idéologiques. Cette étude, basée sur plusieurs enquêtes sur le terrain effectuées dans les communautés mandingues du Wuli (Sénégal), montre que la compétition autour des statuts sociaux est un phénomène tout à fait `contemporain'. Loin d'être fixe, et toujours sujet à discussion, le couple maître/esclave s'y manifeste sous forme d'une modalité particulière de la relation oncle maternel/fils de soeur: une relation d'autorité basée sur une forme spécifique d'échange de dons et de prestation. Les `stratégies de flatterie' qu'on met en oeuvre pour établir des alliances hiérarchiques consistent à donner des femmes; la nature particulière de ces stratégies se manifeste pendant la cérémonie de mariage. C'est là où s'exprime avec force l'ideé que maître et esclaves sont indispensable à la permanence de la société.