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Biomaîtriser les identités ?A partir de : 0,00 €
Ce cahier est principalement issu de la table-ronde Écrire l'histoire de l'Afrique autrement ? organisée à l'initiative de " jeunes " chercheurs et chercheuses en histoire africaine du laboratoire " Sociétés en développement dans l'espace et le temps " (SEDET/CNRS) de l'Université Paris 7-Denis Diderot. Les contributions rassemblées s'interrogent sur la construction et le renouvellement possibles du savoir historique sur l'Afrique subsaharienne, spécialement en France. Au moment d'un inévitable renouvellement des générations, un certain nombre de questions réapparaissent dans un contexte idéologique et scientifique différent : celle des rapports entre écriture, enjeu et fonction de l'histoire de l'Afrique ; celle des relations entre historiens du Nord et du Sud ; celle de la circulation et de l'adaptation des savoirs. Dans une première partie, les auteurs reviennent sur la prégnance du moment colonial et sur la nécessité de dépasser un certain nombre de blocages et de résistances. À partir d'exemples variés (la traite et l'esclavage ; les intellectuels africains ; les Colonial Studies) se dégagent des perspectives renouvelées de recherche et d'écriture de l'histoire de l'Afrique. Des itinéraires historiographiques composent la deuxième partie. Ils examinent les rapports entre écriture de l'histoire et construction nationale et posent la question de la fonction sociale et politique des chercheurs à partir d'études de cas portant sur le Burkina Faso, Madagascar, le Gabon, l'Afrique du Sud, ainsi que sur la diaspora africaine en Amérique du Nord. La troisième et dernière partie propose une réflexion plus épistémologique qui, en s'interrogeant sur la circulation et l'acclimatation des savoirs entre les continents et les disciplines, aborde la question de la place de l'histoire africaine en France et de ses rapports avec la production anglophone. Les articles de ce cahier ne présentent pas une vision unique et uniforme d'une " autre " écriture de l'histoire de l'Afrique, mais reflètent des voies multiples - et parfois discordantes - de l'appréhender. Ils montrent ainsi la nécessité du questionnement et la fécondité des réflexions en cours.
- Séverine Awenengo, Pascale Barthélémy, Charles Tshimanga / Introduction, pp. 11-21,
Première partie: Relectures
- Pierre Boilley, Ibrahima Thioub / Pour une histoire africaine de la complexité, pp. 23-47,
- Armelle Crescent / Ecrire l'histoire autrement: un lieu d'énonciation pour un regard croisé sur l'histoire africaine est-il désormais concevable en France ?, pp. 47-73,
- Emmanuelle Sibeud, Marie-Albane de Suremain / Histoire coloniale et/ou Colonial Studies: d'une histoire à l'autre, pp. 73-87.
Deuxième partie: Itinéraires historiographiques
- Moussa Bantenga / La production historique au Burkina-Faso (science, politique et affaires), pp. 89-103,
- Didier Nativel / Le renouveau de l'écriture de l'histoire de Madagascar: de l'érudition coloniale à Omaly sy Anio (années 1950-années 1990), pp. 103-129,
- Constant-Félix Pambo-Loueya / Notes de parcours pédagogiques. Enseigner l'histoire l'histoire à l'Université Omar Bongo (Gabon) dans les années 1980, pp. 130-145,
- Marc-Antoine Pérouse de Montclos / Apartheid urbain et violence en Afrique du Sud: une histoire en cours de révision, pp. 145-173,
- Charles Tshimanga / Diasporas africaines dans l'hémisphère nord et écriture de l'histoire, pp. 173-202.
Troisième partie: Circulations, acclimatations des savoirs
- Sophie Dulucq / Critique postmoderne, postcolonialisme et histoire de l'Afrique subsaharienne: vers une provincialisation de l'historiographie francophone ?, pp. 205-223,
- Bogumil Jewsiewicki / Sciences sociales, pluralisme et savoir disciplinaire: quelques remarques à propos du savoir savant sur les sociétés africaines, pp. 223-233,
- Jean-Hervé Jezequel / Ecrire l'histoire comme les autres. L'historiographie africaniste de langue française et la question de l'histoire sociale, pp; 233-261.
Postfaces
- Odile Goerg / Bilan et perspectives, pp. 263-273,
- Gérard Noiriel / Comment défendre l'histoire de l'Afrique ?, pp. 273-280.