-
Géopolitique du NigeriaA partir de : 10,81 €
-
Guerres d'aujourd'hui. Les vérités qui dérangentA partir de : 2,70 €
-
Les humanitaires dans la guerre. Des idéaux à l'épreuve de la politiqueA partir de : 3,59 €
-
Déconstruire la guerre : Acteurs, discours, controversesA partir de : 0,00 €
-
L'Islam d'Afrique. Au-delà du djihadA partir de : 26,00 €
-
Interprétation d'un conflit : Le cas de la SomalieA partir de : 0,00 €
-
L'Afrique nouvelle frontière du djihad ?A partir de : 4,50 €
-
Une guerre perdue. La France au SahelA partir de : 12,24 €
-
Crises et migrations dans les pays du sudA partir de : 22,50 €
-
Géopolitique du Nigeria / Le Nigéria, une puissance en devenirA partir de : 2,90 €
-
Boko Haram. Islamism, Politics, Security and the State in NigeriaA partir de : 0,00 €
-
Pour un développement « humanitaire » ?: Les ONG à l'épreuve de la critiqueA partir de : 0,00 €
-
La tragédie malienneA partir de : 12,09 €
-
L'aide humanitaire, aide à la guerre ?A partir de : 3,50 €
-
Diaspora et terrorismeA partir de : 7,33 €
-
L'aide au tiers-monde à quoi bon ?A partir de : 1,18 €
-
Villes et violence en Afrique noireA partir de : 2,65 €
-
Villes en guerre en Somalie: Mogadiscio et HargeisaA partir de : 0,00 €
-
Kigali après la guerre: la question foncière et l'accès au logementA partir de : 0,00 €
-
Le NigeriaA partir de : 8,25 €
-
Nigeria : La fabrique de la malédiction du pétrole dans le Delta du NigerA partir de : 13,00 €
La violence urbaine est relativement nouvelle et peu étudiée au sud du Sahara, ne serait-ce qu'à cause d'une urbanisation tardive en grande partie importée par le colonisateur. Les pouvoirs publics commencent à prendre conscience du problème, ainsi qu'en témoignent les conclusions de la conférence d'Habitat II à Istanbul. Les citadins africains, eux, n'ont pas autant attendu pour s'organiser à leur façon. Leur inquiétude se manifeste dans mille détails : ouvrir soi-même avec un poinçon les bouteilles de Coca-Cola servies dans les boîtes de nuit, de peur qu'on y mette du poison ou un somnifère si elles étaient décapsulées au préalable ; se promener dans la rue avec sa montre à quartz bloquée sur la position 0 du chronomètre afin de laisser croire qu'il s'agit d'une fausse et de ne pas se faire arracher le bracelet par des voleurs ; rouler en pleine canicule toutes vitres fermées, les loquets tirés, etc. Les réactions à la violence criminelle ou politique en ville ne sont pas toutes aussi anecdotiques. Tandis que l'appareil sécuritaire de l'Etat durcit sa répression, les lynchages, les protections magiques, les chasses aux sorcières, les chiens de garde, les veilleurs de nuit, les sociétés de surveillance, les patrouilles d'îlotage et diverses milices parfois constituées en véritables armées privées enflamment le paysage urbain et concourent à leur tour à la violence. Le libéralisme triomphant des années 80 et la politique d'ajustement structurel de la Banque mondiale ont par ailleurs imposé à l'Afrique une privatisation de l'économie qui, somme toute, n'a fait que consacrer le recul d'un Etat déliquescent. Dans ce contexte, il ne faut pas s'étonner que la violence des villes empire et s'accompagne d'un recours grandissant aux pratiques d'autodéfence. L'Afrique du Sud et le Nigeria, qui comptent les mégalopoles les plus importantes et les plus turbulentes du sous-continent, sont représentatifs de ces phénomènes. A cet égard, l'ouvrage de Marc-Antoine de Montclos est un précis de violence urbaine qui fourmille de renseignements et contentera les connaisseurs. Aux autres, il ouvrira de nouvelles perspectives. La violence bouleverse en effet les modes de vie citadins et conduit à un grand renfermement urbain. Le cloisonnement en ghetto fait perdre à la ville moderne sa fonction de rencontre sociale et de brassage des populations, compromettant par là même le rôle qu'elle doit jouer dans le développement.